Jack Hughes:  Pour ma part, Hughes est supérieur à Dahlin ET Matthews, cela peut sembler audacieux comme opinion mais je crois qu’il est bon à ce point. À noter qu’il est encore très tôt en ce début de saison et je peux toujours changer d’idée, l’an dernier j’avais émis l’hypothèse que Dahlin était supérieur à Matthews et j’ai finalement rectifié le tir en fin de saison. Hughes n’a évidemment pas le gabarit ou le tir de Matthews mais je trouve que le jeu passe plus au travers de lui qu’avec le centre des Leafs.

Un grand nombre de personnes dans le milieu du hockey croient que la position de défenseur numéro un est la position la plus importante au sein d’un club. Pour ma part, je me contente seulement de regarder l’impact qu’un joueur laisse sur un match et de ce que j’ai vu, Hughes est responsable de plus de sorties et d’entrées de zones que Dahlin et il contrôle plus le jeu. Peu de joueurs au monde sont autant dynamique que lui. Ses mains, sa créativité, sa vision et son ‘hockey IQ’ est à un niveau stupidement élevé. Le dernier terme est très vague et demeure souvent incompris par les gens.

Pour moi, le ‘Hockey IQ’, est la capacité à effectuer le bon jeu au bon moment, trouver un moyen d’attaquer les espaces libres sur la glace et se défaire de la couverture des défenseurs adverses, savoir exploiter les faiblesses de ses adversaires mais également de réaliser ses propres faiblesses et d’adapter son jeu en conséquence. Hughes effectue ce dernier point à merveille, bien que son gabarit puisse sembler une nuisance, il ne se fait jamais mettre en échec au centre de la patinoire grâce à son coup de patin et son agilité. L’ajustement le plus notable face à cette situation est lorsqu’il se retrouve le long des rampes, il a la présence d’esprit d’élargir sa base de sustentation pour réduire son centre de masse, il devient ainsi plus difficile à bousculer et il crée une distance entre son adversaire et la rondelle.

Un autre élément qui passe sous le radar dans le jeu de Hughes est qu’il force les équipes à toujours se méfier de lui, bien sûr, cela paraît évident avec tout son talent mais ce que je veux dire par là, est que bien que son pain et son beurre semble être sa propagande à fabriquer des jeux pour ses coéquipiers, Hughes prend également beaucoup de tirs au filet. Son tir est quelque peu décevant cependant, il n’est clairement pas au même niveau que les autres éléments de son jeu.

On ne sait pas comment cette facette se développera avec le temps, peut-être que cela va l’empêcher d’atteindre le plateau des 100 points puisque Patrick Kane, avec qui Hughes est souvent comparé, possède un tir élite avec lequel il a marqué beaucoup de buts pour franchir le cap des 100 points. D’un autre côté, on évoquait les mêmes réserves à propos du tir de McDavid à son année d’éligibilité au repêchage et il a enfilé l’aiguille 41 fois l’an dernier.