@paul-bernier Marrant, j'étais sûr qu'on allait me ressortir Marchand, une sale bête sur la patinoire pour l'équipe adverse, nous sommes d'accord. Mais irréprochable dans le vestiaire et personnalité bien équilibrée par ailleurs: prise de parole pro LGBT (dans le sport, ça reste rare), défense de ses coéquipiers, ego à la bonne place... Même Tim Thomas se tenait dans cette équipe, alors que lui semblait être un peu borderline en dehors.
Donc, Boston des 15 dernières années dispose d'une culture suffisamment solide pour faire cohabiter des personnalités qui prennent leurs aises et s'affirment comme elles le peuvent / le veulent (selon votre position sur le libre arbitre!), au profit de l'équipe. Car plus on va bien, plus on fait bien. Mais il est vrai que l'équipe a pu compter sur plusieurs joueurs exceptionnels par ailleurs: Chara, intelligent, polyglotte, déterminé;Bergeron, dévoué à son sport; Krejci, centre tchèque typique, sans les à-côtés éthyliques qu'on retrouve parfois en Europe centrale... Une telle armature, ça aide! Idem à Pittsburgh, où la personnalité de Crosby et son leadership fait passer inaperçus les commentaires politiques de Malkin, au moins aussi discutables que ceux d'Ovetchkin!
Du côté de Montréal, comme pour les Rangers d'ailleurs, il y a un côté presque touristique ou spectaculaire à jouer dans l'équipe locale: tel joueur est content d'être là car il est du cru, tel autre car sa femme voulait habiter la mégalopôle... Même si un joueur souhaitait simplement faire ce qu'il aime et ce pourquoi il est grassement payé, il y aura toujours du monde pour créer un storytelling ( l'anglicisme passe chez nous, je ne sais pas chez vous!) et distraire le joueur. Jouer ici, ça fatigue, ça coûte! A Boston, avec un ethos de riches (pas de personnes qui ont de l'argent, cf les travaux des époux Pinçon en sociologie), on profite plus efficacement de cette position de joueur: c'est peut-être moins intense, mais c'est plus sûr et durable. On se tient pour passer à travers les remous.
Je persiste et signe et pense que Hughes veut créer un cadre fort, sur le modèle des équipes durablement fortes de l'ère du cap salarial, où la synergie du vestiaire créera une énergie seconde le temps voulu. Rappelez-vous la dernièe victoire des Penguins: pas de défense, pas de gardiens, mais une volonté à toute épreuve. Les dernières équipes de Montréal intéressantes souffraient d'un leadership soit trop axé "country club", comme vous dites, ( autour de Koivu / Weber), soit pas assez solide ( grandes heures de Markov /Plekanec/ Kovalev / Subban, ou Paccioretty). Avoir un Mitchkov dans une jeune équipe qui commence à compter ( vers 2026 ça pourrait être le cas, non?), c'est risqué. A tous les coups plaisant à voir, mais victorieux...? Un Reinbacher: si les autres progressent aussi, tu t'assures une défense monstrueuse et des cadres solides, propres à faire vivre une culture d'entreprise vertueuse.
Hughes se permettra s'échanger un énième 10ème choix prometteur contre un gentleman malmené ailleurs si ça cadre à son idée. C'est là qu'il faut faire attention à que cela ne se transforme pas en country club distingué, et que l'amour du jeu et de la gagne domine dans les joueurs choisis.
C'est un peu long, et peut-être hors sujet,: je poursuis dans l'autre rubrique!