Kent Hughes

Le nouveau DG du Canadiens de Montréal, le 18e DG du club, est un fier Québécois. Lors de sa première conférence de presse, il a affiché son appartenance à son lieu de naissance, Beaconsfield, là où il a grandit et ensuite débuté son ascension dans le monde du hockey. Sa feuille de route est impressionnante en ayant été agent de joueurs et propriétaire associé de sa firme de représentant de joueurs vedettes tels; Patrice Bergeron, Vincent Lecavalier et Kris Letang pour n’en nommer que quelques uns. Il amène un bagage d’expérience en tant que négociateur de talent qui lui sera utile lors des négociations avec ses joueurs ainsi que pour déceler du talent aux repêchages amateurs. Il a noté que cette fois-ci, les joueurs issus du bassin local ne seraient plus oubliés, et on le croit!

Il aura beaucoup de pain sur la planche par contre car l’héritage laissé par son prédécesseur Marc Bergevin n’est pas à qualifier de glorieux. Certes quelques éléments déjà en place viendront lui faciliter la tâche mais n’empêche que plusieurs embrouilles sont sur son chemin afin de rendre cette franchise gagnante à long terme.

On y va pour ces 12 travaux de Kent Hughes:

Tel qu’il l’a mentionné à son entrée en poste, il devra se familiariser avec le personnel en place, qu’il s’agisse des joueurs ou des employés de soutien. Il est un des premiers DG à vouloir connaître ses joueurs avant de partager ses intentions. Très bon début! Par la suite, c’est une administration à sa main qu’il voudra afin de s’entourer de compétences qui lui seront favorables à sa prise de décisions. On a pu comprendre par ses mots qu’il se cherchera un ou une assistant/assistante pour l’aider dans ses tâches à remplir. Verra t-on l’entrée d’une femme aux commandes des opérations du CH, une première? En ce qui me concerne quelques unes d’elles rencontrent les qualifications pour le devenir. Ensuite, voudra-t-il remplacer Martin Lapointe aux guides du repêchage amateur que Gorton a nommé par intérim après que ce premier eut passé 2 années au développement des joueurs?  Est-ce que Lapointe serait nouvellement en place vu ses références au VP Jeff Gorton avec qui il a travaillé à Boston? Reste à voir la place que son VP voudra s’approprier et les libertés qu’il laissera à son nouveau DG.

1- Le dossier Carey Price: Il reste 4 ans et demi à un riant contrat de $10.5M/an. Et rien ne semble donner confiance quant au niveau de sa santé. Price a été un grand facilitateur des succès du club aux dernières séries, mais serait-il en mesure de répéter ces exploits pour le reste de son contrat? Je n’ai jamais pensé qu’il fallait mettre autant de poids au niveau salarial sur un gardien, surtout qu’on ne sait jamais comment ils performeront au moment opportun. Sauf si on parle d’un Vasilievsky. Et encore. Seattle, la ville de sa femme, n’en voulait pas. Même gratos!

2- Quels vétérans resteront, partiront?: On pense au contrat de Petry, encore 3 ans et demi, à $6.25M/an. Le Petry qu’on observe cette saison ne vaut plus ce salaire. Est-il échangeable? Est-ce qu’une équipe près de sentir la coupe voudrait prendre le défi? Pas certain. Ensuite on pense au guerrier Gallagher, qui commence à ressentir les années à se battre envers une opposition plus physique. 5 ans et demi, à $6.5M/an. Voudra t-on se libérer de ce combattant qui donne tout à l’organisation? Hofmann, un ajout de panique de Bergevin l’été dernier, qui ne semblait trouver facilement preneur par un piètre jeu à 5 vs 5 et une attitude reconnue comme déplaisante autour de l’équipe. Toffoli, un buteur dont on ne peut contester l’implication et la qualité de son apport à l’équipe. Plus que 2 ans et demi à un contrat très favorable. On peut aussi penser à Chiarot qui deviendra agent libre l’été prochain, le laisseront-ils partir pour rien? Plusieurs dossiers à régler afin d’alléger la masse salariale de l’équipe, la plus élevée de la ligue.

3- Dominique Ducharme: Oui il a amené son club en finale de la coupe l’été dernier (on se souviendra aussi que durant la série critique contre Vegas il était confiné chez lui et c’est Luke Richardson qui menait ses troupes)… Mais tout pointe vers un relâchement de ses joueurs cette année pour démontrer qu’ils ne veulent plus suivre. On le louange pour sa qualité de communicateur tandis que les échos des joueurs font penser autrement. Le dernier en lice a commenter fut Raphaël Harvey-Pinard à dire qu’il n’avait eu aucuns mots de son entraineur depuis son arrivée avec le grand club. Et suis-je le seul à avoir autant de difficultés à suivre les conférences de presse de Dom? Rien ne pointe vers ses qualités de commentateur en ce qui me concerne. Kent Hughes a semblé mentionner lors de sa conférence de presse qu’il serait à la recherche d’un nouvel entraineur, détail qui passa inaperçu par les médias. Ne parlons pas de Patrick Roy tout de suite…

4- La philosophie du club: j’ai bien aimé les paroles de M. Hughes lorsqu’il a dit vouloir une équipe bâtie sur l’offensive et la rapidité. Ça fait définitivement trop longtemps que les partisans se morfondent avec une équipe construite sur une défensive lente et peu basée sur la relance de l’attaque. Pourrait-on voir un peu de spectacle à Montréal?

5- Le caractère étant une qualité: tout à fait! C’est LE pourquoi Shea Weber était tant aimé à Montréal, malgré sa lenteur évidente. Et LE pourquoi il faudrait se poser la question d’insérer des joueurs dans l’alignement qui ne veulent pas payer le prix. On ne pointera pas de doigts ici!

6- La transparence des communications: même si Chantal Machabée a été embauchée, pas certain que les choses ont et vont changer. Rien de significatif ou de concret a été dit depuis sa nomination. On espère que le nouveau DG amènera sa candeur envers les partisans. Une chose est certaine, on peut s’attendre à des conversations relevées avec un niveau d’intelligence à nous faire réfléchir; il était temps!

7- L’importance des statistiques avancées: plusieurs équipes se sont amenés à se baser sur les statistiques avancées, quelques unes ont même un département complet afin de les supporter. Il est grand temps que le CH se dote de tels éléments, tant pour le repêchage que la contribution de ses joueurs.

8- Les joueurs locaux: lors des succès de ce club des années passées, il y avait toujours des joueurs locaux qui amenaient une fierté de représenter la Ste-Flanelle. Les Richard, Béliveau, Lemaire, Lapointe et Savard ont toujours démontré pourquoi le sentiment d’appartenance est si important pour une équipe au Québec. Ce sera intéressant de voir si les ressources seront améliorées afin de mieux analyser le potentiel des jeunes joueurs d’ici. J’ose penser que les partisans aimeraient voir le club se redorer avec des Thomas Chabot, Hendrix Lapierre, Mavrik Bourque ou autres qui auront filé entre les mailles du repêchage.

9- La philosophie du repêchage: avec Bergevin on aura vu les besoins de se doter de joueurs physiques et défensifs. Pas nécessairement des joueurs rapides axés sur l’attaque et la vitesse. Il serait grand temps de penser à changer la donne et aller chercher des éléments mobiles intelligents et capables de donner dans le spectacle. Le hockey n’en est-il pas un après tout? Et surtout, le meilleur joueur disponible, indépendamment des besoins du club, besoins qui changeront inévitablement lorsque le jeune sera prêt.

10- Ajouter des choix au prochain repêchage: surtout cette année il est primordial d’ajouter au moins 2 autres choix de première ronde pour accélérer le processus de reconstruction. Jeff Gorton l’a fait à Boston et NY avec les succès qu’on a vu. ET, ils ont les éléments en place pour transiger. Quand on pense qu’un jeune a besoin en moyenne de 3-4 ans pour s’établir, c’est l’année pour bouger et tout bouleverser. Et stp, s’avancer et non reculer au repêchage lorsqu’un joueur est intéressant pour l’organisation. Ici aussi le duo Gorton Hughes possèdent les atouts pour améliorer leur position.

11- Un choix Top 3?: les chances cette année qu’ils repêchent dans les 3 premiers sont grandes, surtout quand on voit le résultat sur glace. Étant derniers avec les nouveaux règlements, ils ne pourraient reculer que de 2 rangs. Mais, serait-ce un si grand affront de ne pas avoir l’occasion d’aller chercher un Shane Wright? Pas certain en ce qui me concerne. C’est l’année où plusieurs surprises pourraient sortir et ce même en 2e ou 3e ronde, pandémie oblige et joueurs qui n’ont pas progressé normalement. Et Shane Wright, malgré son talent certain, qui n’est pas un Crosby ou McDavid, amène son lot de doutes. Ce n’est pas  sa production qui m’inquiète car avec une blessure au pied subi l’été dernier il a pris un certain recul, mais son jeu ne progresse pas autant qu’on aimerait voir.

12- Construire une équipe gagnante: M. Hughes l’a mentionné, il a à l’oeil une équipe qui deviendra compétitive, pas pour un an ou deux, mais bien pour plusieurs années. On peut penser à Tampa comme exemple. Est-ce difficile dans cette ère de parité dans la LNH? Certes, mais avec des dirigeants intelligents avec des idées modernes on peut commencer à rêver.

Car le rêve, n’est-ce pas ce que Molson nous a vendu ces dernières années?

Cette fois-ci tout porte à croire que le rêve pourrait devenir réalité un jour.

DansLaBande

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